Une photo, une histoire : Trollstigen en Norvège.
Au soir du 8 juillet 2014, durant mon périple vers le Cap Nord, je découvre Trollstigen (littéralement “échelle du Troll”). Il s’agit de la deuxième attraction touristique la plus visitée de Norvège
En pleine navigation à travers les fjords.
Voilà déjà 4 jours que je m’émerveillai de ces fjords. Entre ascensions et descentes, que ce soit de points de vue à ras d’océan ou de panoramiques en hauteur, la route norvégienne me tenait dans un continuel rêve éveillé.
Alors qu’une heure auparavant je me savais proche de Trollstigen, j’avais écouté mon intuition pour m’arrêter dans un lieu apparemment anodin et qui fut une bien belle surprise (à découvrir dans un futur article 😉 ).
Cette halte imprévue était elle un moyen de “repousser” l’échéance pour arriver dans ce lieu emblématique ou la peur de rater un lieu notable, trop omnubilé que j’étais ?
Ce dont je me souviens précisément c’est le temps que j’ai pris avant d’arriver, voir même ce plaisir à ralentir ma vitesse pour apprécier ce qu’il y aurait avant comme s’il ne m’étais pas possible de revenir sur mes pas (ou mes roues plutôt dans ce cas).
Un point de vue magique
Bien que très touristique, les norvégiens ont su adapter “Nature” & “Civilisation” pour faire en sorte qu’un grand nombre de visiteurs puissent être présents et ceci sans dénaturer le lieu et tout son pourtour.
Evidemment, le point de vue a été aménagé mais ces aménagements s’intègrent fort bien et “discrètement”.
J’étais arrivé à 21h30 avec pour objectif de profiter d’un couché de soleil, de passer la nuit et ensuite de profiter d’un levé de soleil avant de reprendre la route. J’ai eu la chance (?) d’être pratiquement tout le temps seul au soir et au matin. Et je considère comme un privilège égoïste d’avoir pour soi tout ce décor ainsi que le temps pour le savourer.
Je n’ai, hélas, vu aucun Troll, ni aucun ciel orageux, ni lumière miraculeuse.
A contrario j’ai eu :
- une vue splendide,
- un ciel avec un bon dosage de nuage,
- le bruit de l’eau des cascades (à gauche et à droite de l’image)
- le vol et le chant des oiseaux
- le souffle du vent frais dans ces hauteurs
- une quiétude dans la pleine acceptation du moment
Se sentir fort et fragile
Un de mes principal moteur pour la photographie de paysage (si ce n’est le plus important) c’est ce flot d’émotion qui envahit le corps et l’esprit lorsque je prends conscience “pleinement” du lieu, du moment, de la beauté de l’instant qui aussitôt saisit est déjà passé.
Comment décrire l’ineffable moment ? Si c’est possible, je ne peux l’envisager qu’en le vivant.
Les plus belles descriptions ne peuvent traduire précisément la multitude des émotions qui surviennent, parfois de la béatitude hagarde qui transparait sur les visages.
L’image y parvient à peine.
Pour la technique :
- Assemblage de 22 photos
- Panoramique 1:2 très haute résolution (110 millions de pixels),
- Vitesse : 1/320ème de seconde,
- ouverture : f11,
- Iso : 1600.
La prise de vue a nécessité un calcul correct de l’exposition afin de pouvoir capter un maximum de l’amplitude lumineuse présente. Pouvoir garder suffisamment d’informations dans les hautes et basse lumières.